vendredi 6 janvier 2012

Prostitution : une loi prohibitionniste

Les députés français ont voté en décembre 2011,
une résolution reconnaissant officiellement
"la position abolitionniste de la France".
Ce texte a été suivi du dépôt d'une proposition
de loi visant à criminaliser les clients faisant
appel aux services d'une prostituée.

La loi  de 2003 a été modifiée pour la sécurité intérieure. Elle visait à lutter plus efficacement contre les réseaux et lutter contre le proxénétisme et remonter les filières, pas contre la prostitution.
Le bilan de l'application de cette loi a entraîné le déplacement de la prostitution vers des zones
de non droit. La situation sociale des personnes prostituées s'est dégradée du fait de la diminution de leurs revenus. Le racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange de rémunération est
un délit passible de deux mois de prison et 3750 Euros d'amende.
Alors, les réseaux de proxénètes racolent sur les trottoirs du Net avec les sites d' "escort girls" ou des annonces en tous genres. Les sites sont hébergés dans des paradis juridiques et passent au travers des filets.

La prostitution 2.0 attire les étudiantes, les mères de famille en situation précaire. La démarche est
facile. La violence, c'est souvent en huis clos et les "occasionnelles" ne savent pas se protéger.
La politique concernant la prostitution présente une incohérence : elle est
abolitionniste suite à la fermeture des maisons closes par la loi "Marthe Richard" de 1946,
répressive avec la loi pour la sécurité intérieure : les personnes prostituées sont passées de victimes
à délinquantes. La loi réprime le proxénétisme, celui qui aide ou protège la prostitution d'autrui et celui
qui en tire profit, celui qui met à disposition des locaux à disposition.
La réforme du code pénal a supprimé la pénalisation pour cohabitation avec une personne prostituée.

Cette nouvelle proposition de loi du 6 décembre 2011 introduit le délit de "recours à la prostitution"
qui peut  être sanctionné par une peine d'emprisonnement de deux mois et d'une amende de 3750 euros.
La loi vise à pénaliser l'usager. La prohibition ne supprime pas la prostitution, elle la dénie et la
déplace de la visibilité vers l'invisibilité.

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