samedi 5 mars 2011

l'Europe et la guerre des monnaies

Capital.fr
La guerre des monnaies n'est pas nouvelle, celle dont le G20 (90% de l'économie mondiale) est le champ d'opérations. Les pays industrialisés s'affrontent à coup de dévaluations compétitives. Plus leur monnaie baisse, plus cela dope les exportations et freine les importations de produits étrangers au profit des produits concurrentiels nationaux.
Pour relancer leur économie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, le Royaume Uni et nombre de pays émergents sont prêts à tout pour faire baisser leur devise.
Les Européens ne sont pas gagnants. L'euro a grimpé de 13% par rapport au dollar
et de 10% par rapport au yuan chinois.
Pour affaiblir leur monnaie, les gouvernements ont deux solutions :
diminuer le taux directeur (qui sont les taux d'intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d'un pays), donc de diminuer sa prévision de croissance et enrayer l'appréciation
du yen face au dollar et à l'euro
faire tourner la planche à billets (injecter de l'argent qui n'est pas garanti par des réserves en or. C'est de la monnaie virtuelle en somme.)
et la conséquence de cette politique est habituellement l'inflation.

Le Japon a dégainé le premier. Il a abaissé son taux directeur.
La Chine se refuse de réévaluer son yuan pour ne pas subir de conséquences fâcheuses sur leurs exportations et le tsunami de billets verts ne plait pas aux Chinois.
Les US, agacés par la concurrence de Pékin ont adopté la "loi antiyuan". Ils ne semblent pas pressés de combattre la chute du dollar et autorise à taxer les importations de Chine.
La sous-évaluation du yuan chinois serait responsable du déclin de l'industrie américaine.
Le Brésil et l'Inde reprochent aux Etats Unis d'inonder le monde de dollars. La Réserve
fédérale déverse des liquidités pour soutenir l'économie.
L'Europe et Singapour désapprouve les émissions massives de billets par les Japonais.

"On n'avait pas vu un tel capharnaum monétaire depuis les années 1930", s'inquiète
Gaël Giraud de l'Ecole d'économie de Paris.
L'Euro grimpe contre toutes les autres monnaies.
L'Europe peut-elle encore gagner la guerre des monnaies ?
Alors que toutes les banques centrales des grands pays agissent tant bien que mal sur les
taux de change, la zone euro, elle, la BCE se l'interdit.
L'Allemagne a plutôt intérêt à ce que la monnaie unique soit forte.
La France préfèrerait un euro faible. Nos clients à l'international nous zappent pour acheter en Europe de l'Est ou en Asie, et c'est pire pour le Portugal, l'Italie, l'Irlande, la Grèce et l'Espagne.
Nom d'un canard laqué! Ce ne sera pas facile de vendre des Airbus ou du champagne.

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