mardi 26 avril 2011

France-Telecom : le drame des suicides

France Info
Un salarié de France Telecom-Orange s'est immolé par le feu sur le parking
du site de l'entreprise à Mérignac, 57 ans et père de 4 enfants.
Ce geste serait "lié à son travail" et à son parcours professionnel.
Cinq salariés de France Télécom se sont suicidés au cours des quinze derniers jours d'après le syndicat CFE-CGC/Unsa :
un à Rennes, un à Lille, un à Toulouse et une salariée dans la région parisienne.
En 2010, 23 salariés se sont donnés la mort, ce qui met au jour une grave crise sociale
à l'intérieur du groupe.
Pourtant avec l'arrivée de Stéphane Richard a la tête du groupe, l'entreprise a lancé des négociations sur le stress et a tenu à remettre l'humain au coeur du groupe.
La justice a ouvert une enquête sur cette vague de suicides :
Lorsque la barre de 40 voire 50 morts, la question ne peut pas être éludée.
Les conditions de travail, les actes consécutifs à une dépression, les témoignages attestent d'une souffrance morale.

Pendant les années Lombard, l'ancien PDG, le groupe n'a cessé de rappeler à ses troupes que le suicide restait un acte personnel.
Les Syndicats parlent d'un "management par la peur", une expression utilisée par un
des salariés qui s'est suicidé dans sa lettre d'adieu.
Sous la pression d'une compétition internationale accrue, la réorganisation de France Télécom s'est fait à marche forcée : restructurations, mobilités, manque d'emplois.

Faute d'avoir pur mettre en place un véritable plan social dans une entreprise qui
compte 70% de fonctionnaires et 50% de plus de 50 ans, la direction a concocté un plan de départ volontaire qui portait sur 22000 suppressions de postes entre 2005 et 2008.

Pour pousser les gens vers la sortie : objectifs commerciaux inatteignables, humiliations, mutations ...
Le suicide n'est d'ailleurs pas la seule expression du malaise des salariés, nombre
d' arrêts maladie a augmenté de 50% en 5 ans et visites chez le médecin du travail
qui est passé de 3430 à 4468 entre 2007 et 2008 soit une augmentation de 30%.
Certains sont sous antidépresseur, ne dorment plus, n'ont plus de vie. De nombreuses associations militent pour la création d'un observatoire du suicide en France.

Pour la première fois Stéphane Richard a reconnu le suicide d'un fonctionnaire qui
s'est suicidé le 14 juillet 2009 à Marseille, comme accident du travail.
"France Télécom doit assumer un devoir d'assistance et de mémoire vis-à-vis
des disparus et de leurs environnements familiaux et professionnels"
a déclaré un porte-parole du groupe en rapportant les propos contenus dans la
lettre du Directeur Général.

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