Les Echos
Les marchés ne changeront jamais. Ils ont cette capacité incroyable d'oublier très vite ce
sur quoi ils se sont longtemps focalisés et une capacité tout aussi incroyable à se
reconcentrer sur leurs peurs initiales :
crise des souverains périphériques (essentiellement la Grèce) de fév à juin 2010
(sauvetage du 10 mai avec la création du FESF) et qui avait fait plonger la parité euro-dollar
jusque vers 1.1850.
fragilité des dettes souveraines périphériques européennes, propulsant l'euro/dollar
jusque vers 1.43.
Les marchés ont racheté massivement du dollar contre euro en redécouvrant le risque
souverain en Europe (maintenant l'Irlande, demain le Portugal, après demain sans doute
l'Espagne).
3 scénarios quant à l'avenir de l'Union économique et monétaire
(Le Cercle Les Echos) :
Mory Doré, économiste trader-arbitragiste.
Le 1er scénario idéal pour une vraie réforme de la zone euro avec la mise en place
d'un gouvernement économique et d'un vrai fédéralisme fiscal.
En 12 ans d'existence, pas la moindre tentative d'ébauche de construction allant dans ce sens.
Le 2ème scénario :
sortie de la zone d'un ou plusieurs pays (on pense naturellement à la Grèce, à l'Irlande et
au Portugal). Ce scénario prendrait corps avec une aggravation de la crise sociale qui
risque de se transformer en crise politique.
Le coût économique d'une sortie de la zone d'un des pays membres serait très élevé en lui
coupant l'accès définitif aux marchés. (au niveau du pays : forte dévaluation de la nouvelle
monnaie par rapport à l'euro, redénomination de la dette et répudiation par une forte inflation.)
Le 3ème scénario :
Un véritable accompagnement par l'UEM des pays en grandes difficultés budgétaires :
faire en sorte que les politiques budgétaires restrictives mises en place soient menées
parallèlement à une politique monétaire accommodante et à une politique de
change très accommodante (qui suppose une forte baisse de l'euro contre les grandes devises, ce qui n'est pas le cas contre sterling et dollar).
Dans les années 1990, le Canada, la Finlande et la Suède avaient réussi à restaurer leurs
finances publiques en facilitant la restriction budgétaire grâce à une forte baisse des taux
courts et une forte dévaluation compétitive de la monnaie nationale.
Aujourd'hui pour la zone euro, un affaiblissement de la monnaie unique :
on voit mal les anglo-saxons
accepter une réévaluation forte du dollar et du sterling contre euro;
on voit mal l'Allemagne :
accepter un affaiblissement significatif de l'Euro puisque l'héritage
de la Bundesbansk est toujours bien présent.
Au total, probabilité très faible pour le scénario 1, assez faible pour le scénario 3 et plutôt
pour le scénario 2.
Selon le cercle de réflexion britannique, la zone euro a seulement une chance sur cinq de survivre dans sa forme actuelle au cours des dix prochaines années.
La raison ? le Centre for Economics and Business Research (CEBR) a souligné que
l'Espagne et l'Italie devraient avoir à se refinancer à hauteur de 400 milliards d'euros en emprunts d'Etat au printemps prochain, ce qui pourrait potentiellement déclencher une nouvelle crise dans la zone euro.
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